19/02/2012

La fuite des capitaux argentins

La Une du journal Clarin de ce vendredi 17 février 2012 rappelle un sujet sensible et récurrent: la fuite des capitaux, une diminution des réserves monétaires nationales et une recherche effrénée de dollars US.

Le gouvernement a multiplié la mise en place de mécanismes ayant pour but d'accroître les liquidités disponibles sur le marché des changes. L'objectif est aussi de contrecarrer la perte de réserves de change de la Banco Central.

En 2011, cette perte s'élève à environ 5 milliards de dollars US.

Une conséquence quotidienne est qu'un nombre importants d'argentins achètent des billets verts.

Immédiatement après sa réélection, Christina Kirchner a dû vendre un demi milliard de dollars afin de maintenir le cours du peso. Dans la même optique, le gouvernement a imposé aux assureurs de rapatrier leurs investissements et liquidités disponibles à l'étranger: il y en a pour 1,5 milliard de dollars.

Les entreprises minières actives sur le territoire  sont tenues, quelles que soient leur nationalité, de rapatrier les devises générées par leurs activités exportatrices, à hauteur de 4 milliards de dollars par an.

 Le directeur de l'institut d'analyse économique Maxinver estime que "le gouvernement devrait arrêter de vendre des dollars, se faire discret, contrôler les taux d'intérêt et la dépense publique et attendre l'arrivée des devises de la récolte (25 milliards de dollars par an)". S

 Le modèle économique kirchnérien en place depuis 203 basé sur des subventions étatiques, a entraîné une augmentation de la consommation des ménages de 4% par an et une croissance de 8% en moyenne depuis 2003.  Cependant, en parallèle, il traduit par une augmentation annuelle de 35% des dépenses publiques et plus encore par une inflation annuelle record supérieure à 25%.

Ces chiffres démesurés font planer l'ombre d'une dévaluation et un intérêt grandissant pour le dollar.

Un ancien président de la Banco Central, l'économiste Aldo Pignanelli,  soutient que "la fuite de capitaux est un mal récurrent en Argentine: ce que nous voyons maintenant c'est qu'il y a, en plus, une demande des particuliers".

 Le soja, dont l'Argentine est le troisième exportateur mondial, a engendré une rentrée continue de devises puisque le prix est  de 200 dollars US à 500 USD en l'espace de 10 ans.

 La difficulté est  qu'une partie importante de ces devises sortent du pays: la fuite des capitaux des 4 dernières années est évaluée à près de 70 milliards de dollars US, soit plus de 50 milliards de dollars, avec  un record de 21,5  milliards de dollars US mis en avant à la une de Clarin..